par: inconnu - non disponible
L’ABSURDE SELON VACLAV HAVEL
« C’est le phénomène le plus important de la culture théâtrale du 20ème siècle, car il montre la crise de l’homme d’aujourd’hui. L’homme qui a perdu toute sa sécurité métaphysique, son expérience de l’absolu, son rapport au concret. Autrement dit l’homme qui n’a plus la terre ferme sous les pieds. Tout s’écroule devant lui, il se rend compte qu’il n’a plus rien. Mais il n’est pas en mesure de se l’avouer et se cache cet état de chose (…)
On ne peut pas prendre ces pièces littéralement, elles n’illustrent rien. Elles ne font qu’attirer l’attention sur les horizons ultimes de sujets qui nous concernent tous. Ces pièces ne sont pas – et c’est important – nihilistes. Elles ne sont que des avertissements. Elles posent devant nous, d’une façon funeste, le problème du sens, en représentant son absence. Le théâtre de l’absurde ne propose ni consolation, ni espoir. Il nous rappelle simplement notre vie, elle est sans espoir. Le théâtre de l’absurde illustre à sa manière les questions fondamentales de l’être, telles qu’on les ressent aujourdh’ui ».
RESUME
L’action se déroule dans une brasserie, sous un régime totalitaire. Victimes d’un système policier où la dénonciation est une pratique courante : le chef Sladek, pur produit du système policier, tente de corrompre Vanek, auteur dramatique dissident, et interdit de salles. Le protagoniste arrivera-t-il à ses fins ? Confrontation en un huis-clos oppressant où se jouent toutes les difficultés de deux hommesqui tout en résistant, se livrent eux-mêmes. Parfois monstre insaisissable, lâche, tyran, parfois copain. Les enchaînements rythmés et l’éclairage blafard renforcent ce huis-clos et amènent l’intrigue dans une spirale. Le spectateur devient complice.
NOTE D’INTENTION DU METTEUR EN SCENE
J’ai toujours été sensible au théâtre « qui dit » et « laisse à penser ». Il était important pour moi de situer la pièce dans son pays d’origine (sous un régime totalitaire), dans un décor sobre, en harmonie de couleurs et noyé dans un éclairage blafard. Très vite emportée par la finesse psychologique, les non-dits, j’ai été très exigeante, dans la direction d’acteurs, recherchant à faire vivre des personnages authentiques, racés, raffinés, comme s’ils étaient transparents, découvrir toutes les facettes de l’individu, ses paradoxes. J’ai voulu que cette pièce soit un avertissement. Aucune solution n’est apportée.
Le Petit Bleu Marmande – 02 février 2006